La commande du Musée du Textile du Tarn (81) portait sur la création de deux costumes : des adaptations modernes de costumes d’opéra (“Les Huguenots” de Meyerbeer”), dessinés par Maurice Mélat.

Valentine :

Pour créer ce costume, je suis partie du dessin de Maurice Mélat en gardant la silhouette tout en y ajoutant des matériaux et des techniques différentes inspirés par l’histoire même du personnage.

Valentine est destinée à Nevers, catholique comme elle. Éprise d’un jeune protestant, Raoul, elle va demander à Nevers de rompre cette promesse de mariage, ce qu’il accepte.

Mais suite à un malheureux quiproquo, Raoul refuse la main de Valentine, ce qui déclenche une guerre entre catholiques et protestants. Valentine se marie donc avec Nevers.

Cette robe est celle que Valentine porte lors de son mariage.

Je l’imagine dévastée de ce choix qui n’est pas le sien. C’est pourquoi j’ai voulu la structure basse visible, en grillage comme une cage, les bracelets de métal sur les bras qui rappellent les fers des prisonniers.

La structure métallique de la taille empêche que l’on s’approche de trop près, comme une ceinture de chasteté.

Le bas de la robe, comme son cœur, est en lambeaux.

J’ai utilisé la technique du tissage car Valentine représente pour moi l’union possible entre protestants et catholiques. Que Raoul soit protestant n’a en rien abîmé son amour pour lui, elle était prête à tisser des liens entre eux et leurs deux religions.

La fin de l’opéra sera tout autre…

Maurevert :

Comme pour le costume de Valentine, je me suis laissée guider par le dessin de Maurice Mélat en y ajoutant des matériaux « contemporains », que vous reconnaîtrez peut être, en les détournant.

J’ai utilisé du métal pour accentuer le côté belliqueux de Maurevert, coupable de l’assassinat d’Henri de Navarre.

La coupe de son costume est moderne et longiligne.